J’ai dit stop ! Me voilà slowpreneure !

Connaissez-vous le slowpreneuriat ?

C’est l’entrepreneuriat version plus zen, plus cool, plus mesurée. C’est la recherche d’un équilibre permettant de bosser tout en s’accordant du temps pour soi.
Le slowpreneuriat, c’est se concocter un rythme de vie épanouissant qui cible l’essentiel tout en gagnant sa vie.

Est-ce vraiment possible de sortir de la spirale infernale du toujours plus performant-e, toujours plus productif-ve, toujours plus occupé-e, tout en étant entrepreneur-e ou blogueur-se ?

N’est-ce pas incompatible ?

Le slowpreneuriat ou comment se concocter un rythme de vie épanouissant qui cible l’essentiel tout en gagnant sa vie avec son business. I did it!

Un cocktail explosif fait de stress et de to-do-lists

Je pense être quelqu’un d’une nature que l’on peut classer dans la catégorie de l’hyperactivité. Je fais partie de ceux qui voudraient pouvoir rester en action de jour comme de nuit pour assouvir toutes leurs envies, réaliser leurs rêves, atteindre leurs (inépuisables) objectifs. Une machine à to-do-lists vivante en somme. Avec la pression, la pressiiiiion qui va avec, et le stress.

Enfin, ça c’est la version de moi d’origine.

Parce que depuis quelques mois, j’ai mis en place une version 2.0 qui colle plutôt bien à la définition du slowpreneuriat développée en intro. J’ai quitté mon CDI ; je suis en pleine création de mon activité professionnelle, et je n’ai pourtant jamais été aussi détendue de ma vie. Comment est-ce possible ? Grâce à…

Des déclics et des prises de conscience

Pendant ma reconversion en naturopathie, en 2017-2018, j’ai voulu tout gérer en même temps. Être wonderwoman, mais en mieux : trois jours par semaine je m’imposais un réveil à 5h30 pour faire mon yoga et ma méditation avant d’aller prendre le train pour suivre les cours à Paris. Les deux autres jours je continuais à aller au taf. En parallèle, je veillais à toujours tout cuisiner maison, à travailler mes cours, à publier régulièrement sur ce blog, à animer mes réseaux sociaux, à accepter les partenariats, à faire du sport, à lire…

J’avais quand même mis entre parenthèses ma vie sociale, parce que j’avais conscience d’être assez proche de mes limites. Clairement je courais après le temps et j’étais hyper frustrée de ne pas réussir à tout faire (si vous saviez combien j’ai de brouillons d’articles que je n’ai jamais eu le temps d’écrire…). Autant vous dire que j’étais parfois (souvent) à prendre avec des pincettes.

Quand j’ai eu terminé ma formation et quitté mon job, je n’ai pas pour autant trouvé une vraie légèreté. J’étais autant désœuvrée que débordée (vous savez, quand vous contemplez votre Everest mais que vous vous dites que vous n’arriverez jamais en haut donc vous restez en bas). J’avais peur de rater et j’ai rajouté là-dessus des questions existentielles (salut la collapsologie !).

J’étais comme vide d’un trop plein. Et puis la phrase choc de mon entourage « tu es bien plus stressée depuis que tu as fait la naturopathie qu’avant, alors que c’est censé t’apporter du bien-être » a fait mouche.

C’est là que je me suis recentrée sur l’essentiel : moi. Ça peut paraître très égocentrique dit comme ça, mais c’est pourtant crucial car la clé de l’épanouissement, c’est d’être bien avec soi.

La fin de la spirale

J’ai pris du temps pour me poser, me tranquilliser et expérimenter un état que je ne connaissais pas : arrêter de faire, pour simplement être. En 2019, j’ai quitté la peau du faire-humain pour enfin devenir un être-humain.

Paradoxalement, la collapsologie m’a beaucoup aidée à ce niveau-là : la perte de confiance en notre système et la crainte de l’avenir m’ont fait prendre beaucoup de recul sur le besoin de productivité, de gain, d’accomplissement. Puisque tout allait s’écrouler, autant renforcer le seul élément sur lequel j’ai un réel pouvoir : mon être.

J’ai donc pris soin de mon corps et de mon esprit en allant consulter des thérapeutes divers et variés, en expérimentant une semaine de jeûne, en lisant beaucoup, en pratiquant du sport presque quotidiennement. En parallèle, je mûrissais mon projet professionnel et élaborais mon business plan. Le slowpreneuriat a alors coulé de source…

Vers de vrais objectifs professionnels

Grâce à ce recentrage, j’ai pris la mesure de mes besoins et j’ai défini mes objectifs, ceux qui vont me faire avancer dans la vie et m’épanouir. Je les visualise et j’agis par étape. Même si j’ai des rêves à n’en plus finir, j’essaie de ne pas m’éparpiller. Je ne veux plus travailler sous la contrainte ou la pression. Le plaisir a désormais une place centrale dans ma vie et pour cela, j’ai appris à dire non aux propositions extérieures, et je sais aussi dire « plus tard » à mon imagination.

Je refuse par exemple des partenariats, des invitations à des événements et des voyages de presse, des sollicitations pour organiser des ateliers… Je mets entre parenthèses la rédaction d’articles pour ce blog car c’est très chronophage et bien que cela m’apporte énormément de satisfaction, ce n’est plus dans mes priorités pour le moment.

Prioriser, c’est ce qui a donné un nouveau rythme à mes journées, je fais moins mais mieux. Je dresse des listes réalistes, parce que j’ai placé un curseur à ne pas dépasser pour ne plus me mettre la pression. Maintenant que je suis entrepeneuse, ma liberté professionnelle est ce que j’ai de plus précieux, je veille donc à la conserver, car on peut facilement être complètement aliéné à son travail quand on est à son compte.

Ensuite, je vais à mon rythme et pour cela j’ai arrêté de me comparer aux autres ! Les réseaux sociaux sont tellement toxiques pour ça !

Le slowpreneuriat ou comment se concocter un rythme de vie épanouissant qui cible l’essentiel tout en gagnant sa vie avec son business. I did it!

Comment conserver ces principes dans la durée ?

1/ J’ai réorganisé mon quotidien :

La meilleure façon d’avoir du temps à consacrer à son travail et à ses activités personnelles, c’est en réorganisant et simplifiant sa vie.

Le travail n’est pas le seul domaine dans lequel prioriser est important. Les occupations du quotidien reposent souvent sur des automatismes qui prennent du temps et n’apportent pas de réelle satisfaction.

Concrètement, pour moi, cela a commencé il y a plusieurs années déjà. J’ai modéré mon utilisation des réseaux sociaux (sur mon téléphone j’ai retiré certaines applications comme Facebook et désactivé toutes les notifications). J’ai également arrêté de faire du shopping et coupé le raccordement à la télé (c’est vrai qu’elle est disponible sur la box internet mais je ne l’ai jamais utilisée). Je fréquente rarement les salons de coiffure, jamais ceux d’esthétisme.

Et cette année, comme il me fallait encore davantage de temps pour mon activité professionnelle et mes priorités de vie, j’ai fait le ménage dans les obligations et les standards ménagers. Par exemple, j’ai abandonné l’idée d’avoir des pare-terres de fleurs en ordre et désherbés, un intérieur nickel comme on en voit sur Instagram, une voiture propre.

Doucement mais sûrement, je m’oriente vers la sobriété heureuse, en faisant du tri dans mes possessions et en arrêtant d’acheter ce dont je n’ai pas réellement besoin. Les bénéfices sont immenses : moins de rangement, moins de ménage, moins de réparation… Ce qui contribue également à baisser la pression financière, car forcément quand on consomme peu, on a moins besoin d’argent.

2/ J’ai adopté bonne hygiène de vie :

Grâce au tri réalisé dans mes activités, je peux mettre en place un mode de vie sain. Cela commence par un bon sommeil (en qualité et en quantité), qui permet d’être en forme pour vivre sa journée sereinement et activement. Je fais l’effort de me coucher tôt, c’est-à-dire avant 23 heures (sinon je peux travailler/zoner sur internet jusqu’à 5 heures du matin sans souci…).

En tant que naturopathe, je suis bien placée pour savoir qu’on est ce qu’on mange. J’ai tous les tuyaux pour mettre en place une alimentation saine, alors je les applique du mieux possible. J’essaie de cuisiner au maximum à partir d’aliments bruts et bio et j’évite ce qui est industriel et excitant (sucre raffiné, café, thé, alcool…). Cela me prend du temps, certes, mais j’en ai fait ma priorité par rapport à d’autres tâches éradiquées que j’ai mentionnées plus haut. Tout est une question de priorité dans la vie baby !

Je prends le temps de faire du sport, en moyenne 4 à 5 heures par semaine, de différentes activités : du running, du yoga, du fitness, de la boxe. Essentiellement le matin (sauf pour les cours à la salle) et alors là, à moi le stock d’endorphines pour la journée !!!

Je passe du temps au contact de la nature, c’est indispensable pour déconnecter, prendre du recul, s’oxygéner. En habitant à la campagne, c’est facile, je sors de chez moi, je fais 500 mètres et je suis dans la forêt. J’en profite pour courir en extérieur et faire des balades avec mes chihuahuas. On gambade, on chante, on respire à plein poumons, ça fait du bien !

Pour résumer : avoir une bonne hygiène de vie, c’est un cercle vertueux ! Si on a seulement les tâches importantes à accomplir, on est moins stressé-e, donc on dort mieux, alors on est plus en forme, ainsi on gagne en efficacité pour réaliser ses tâches… 

Slowpreuneuriat à la maison

Mon bureau, mon cabinet, tout est chez moi. Pas de temps mort dans la journée pour me rendre sur mon lieu de travail (réel avantage qui peut facilement se transformer en inconvénient quand on a du mal à cloisonner vie pro/vie perso). Une chose est sûre, je gagne un temps incroyable par rapport à la plupart des travailleurs !

D’autant que je concentre mes activités autour de chez moi : je pense local avant tout et j’optimise mes déplacements ! J’utilise très peu ma voiture. Finalement je sors désormais rarement de mon département et quand je le fais, par exemple pour aller à Paris, je privilégie le train.

Je suis la première étonnée de ne pas avoir pris une seule fois l’avion cette année. Pour une grande voyageuse dans mon genre, c’est assez inattendu, mais en même temps cela ne m’a demandé aucun effort, ça s’est fait naturellement. J’ai construit un écosystème autour de moi plutôt que de courir par monts et par vaux jusqu’à faire déborder ma vie d’impératifs. Et j’apprécie d’autant plus ce que j’ai et ce que je fais, à l’instant T.

***

Et voilà le slowpreneuriat comme il est ancré dans ma vie à l’heure actuelle. Est-ce que ça vous parle ? Si vous êtes entrepreneur-e ou blogueur-se, comment vous organisez-vous ? Est-ce un concept vers lequel vous aimeriez tendre ? 

***

Cet article fait partie de l’événement inter-blogueurs sur le thème du slowpreneuriat organisé par Caroline de Mes Recettes Naturelles. Si vous l’avez apprécié, vous pouvez voter pour mon article en cliquant juste sur ce lien.

12 Commentaires

  • Caroline dit :

    C’est super d’avoir atteint un certain équilibre! J’espère y arriver bientôt aussi (lorsque je serai libre de mon travail « alimentaire »!) J’ai parcouru ton site, qui est très joli, et je vois que nous avons une façon de travailler assez similaire!
    Ca surprend les gens lorsque je leur parle d’émotionnel.. Lors des conférences/présentations que je fais sur la naturopathie, beaucoup de personnes ont déjà consulté et s’étonnent quand je parle de prise en charge holistique…
    Je te souhaite grand succès dans cette entreprise:)

  • Cecilia dit :

    J’adore ton article car c’est exactement à cela que j’aspire aussi! Je pense que le slowpreunariat va de plus en plus prendre son essor dans les années à venir !

    • angelique_glamconscious dit :

      Merci Cecilia !
      Oui je pense que nous sommes une génération qui cherche à se détacher du modèle capitaliste. La recherche de sens et de vrai va nous aider à pondérer tout ça.
      En tout cas je te souhaite de tout mon coeur d’arriver à cet équilibre.

  • Sophie dit :

    Merci pour cet article très inspirant, je ne suis pas auto entrepreneuse mais j’essaie d’appliquer tous ces principes dans ma vie pro et perso. Cela prend du temps mais je vois déjà les bénéfices en quelques mois !

  • Cécile dit :

    Ton article me parle bien, j’espère un jour atteindre mon équilibre en tant qu’auto entrepreneur… Tout en voyageant, idéalement. :)

  • lathelize dit :

    Merci beaucoup pour cet article très inspirant!
    J’ai clairement un énorme travail à faire de ce coté là. Comme toi, je suis naturellement hyperactive : je cumule actuellement reprise d’études (herbaliste en 3 ans)/ recherche d’emploi et création d’entreprise (je n’arrive pas à me décider pour l’un ou l’autre)/ quelques piges/ la maison/les enfants/ le sport et clairement je n’ai jamais été aussi à bout que depuis que je suis sans emploi (pourtant je travaillais 60h/semaine + les transports)
    Bref ce sera mon travail de 2020-2030

  • Steph dit :

    Hello ! Chouette intiative, vraiment très courageux. Continue comme ça :)
    Bises

  • Laura dit :

    Très chouette article. Ça me rappelle la philosophie de Serge Marquis ! J’ai très envie de lire son livre « Pensouillard le hamster ». Encore faut-il l’appliquer dans sa vie ! ^^

  • Stéphania dit :

    Bravo à toi Angélique pour avoir mis en place tout cela! Tu es sur la bonne voie, j’espère que ça marche bien pour toi et que tu gardes le cap et que tu résiste à la tentation de reprendre les mauvaises habitudes ou céder à la pression de la société, de la famille ou « des amis ». Ancienne entrepreneuse dans le bien-être, j’ai eu la même hyperactivité et me suis mise la même pression que toi au commencement de mon activité jusqu’à en déclencher ma maladie, ce qui m’a obligé à abandonner mon bébé (mon projet hein^^) alors que je commençais à récolter le fruit de mon acharnement. C’est ma maladie qui m’a apprise à me remettre au centre de ma vie, à revoir mes priorités, mon entourage et ralentir. C’est clair que si je reviens dans l’entreprenariat, c’est exactement comme tu l’as décrit que je le ferais ;-) Force et courage à toute les femmes qui veulent se lancer et vive le slowpreunariat! Travaillons pour vivre et non vivre pour le travail !!!

    • angelique_glamconscious dit :

      Merci Stéphania pour ton message. J’adore ta conclusion, travaillons pour vivre oui et aussi pour s’épanouir, pas pour entrer dans une machine qui nous aliène et nous détruit !
      Je te souhaite d’aller jusqu’au bout de ton projet !

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