Vous vous êtes déjà pris à rêver d’une autre vie ? Vous aimeriez quitter votre job et plier bagages ? Vous vous imaginez tout plaquer pour voyager mais le quotidien vous décourage ? Et vous soupirez en pensant que c’est impossible ou trop compliqué ?
Et bien Lilly l’a fait !
Cette pétillante jeune femme a plaqué sa vie française (sauf son chéri) pour s’envoler là où elle en avait envie. La Nouvelle-Zélande, Singapour, la Nouvelle-Calédonie, Bali…
C’est le genre d’aventure inspirante qui fait palpiter mon petit coeur. En la rencontrant, j’ai eu direct envie de lui poser 10.000 questions ! Je me suis dit que ça pourrait vous intéresser aussi. Lilly a tout de suite accepté de répondre à mes questions, je la remercie énormément pour le temps qu’elle m’a consacrée.
Si vous avez également un parcours atypique, que vous sortez du moule, que vous avez changé de vie pour relever un challenge, et que vous souhaiteriez témoigner, envoyez-moi un mail via le formulaire de contact du blog. J’aimerais beaucoup faire vivre cette rubrique « Inspire me » avec des portraits de belles personnes inspirantes (homme ou femme, pas de sexisme par ici !).
Aurélie alias Lilly
Je m’appelle Aurélie, Lilly pour les intimes ou les anglo-saxons ! Je suis née et j’ai grandi à Bordeaux où j’ai également fait mes études. Je suis l’aînée d’une fratrie de 5 et la seule fille !
Je suis éditrice et rédactrice du blog AF News Travel avec Francis, mon mari qui est photographe. Dans la vraie vie, quand je ne suis pas en voyage ou derrière un appareil photo ou un ordinateur, je suis infirmière puéricultrice depuis plus de 10 ans. Ça ne me rajeunit pas tout ça !
Le déclic du voyage
J’ai toujours rêvé de partir loin sans trop jamais me l’avouer. Quand j’étais petite je recevais des cartes postales qui me faisaient rêver et je me disais qu’un jour moi aussi j’irai là-bas…
Après la fin de mes études, j’ai commencé à y penser de plus en plus. Mais toujours la tête sur les épaules, je savais qu’il fallait que je travaille d’abord avant de pouvoir partir…
« Aller au boulot la boule au ventre, être stressée tout le temps ? Non Merci ! »
Le déclencheur a sûrement été l’ambiance de travail à l’hôpital, qui devenait de plus en plus pesante. J’adore mon travail, mais je commençais à le détester… Aller au boulot la boule au ventre, être stressée tout le temps ? Non Merci !
Il me fallait du changement, c’est à ce moment là que j’ai pris la décision de tout quitter et de réaliser mon rêve. Pour voyager au long cours, il faut de l’argent, mais il faut aussi du courage. Quitter sa routine, sortir de sa zone de confort.
J’ai la chance d’avoir un mari qui avait les mêmes envies de découvertes, et qui m’a suivie dans mes projets. Avant de quitter la France, nous avons un peu vadrouillé via interrail à la découverte des capitales Européenes, nous donnant encore plus l’envie de partir !
Se préparer au départ
Nous savions déjà où nous voulions aller, c’était un bon point ! Le billet d’avion n’a pas été une priorité pour nous, les prix variant peu au final, je crois que nous l’avons pris un mois avant le départ officiel !
En revanche, c’est dans ma nature d’être prévoyante, je garde toujours la tête sur les épaules. Comme j’avais besoin de sécurité pour partir, j’ai attendu d’être titulaire de la fonction publique hospitalière pour demander une disponibilité. Avec la fonction publique, je peux avoir 10 ans de disponibilité dans ma carrière. J’ai demandé 3 ans dès le départ, car je me doutais qu’un an ne suffirait pas ! J’ai eu raison car je viens de demander un renouvellement pour 3 ans de plus !
« Nous avons vendu une bonne partie de nos affaires et laissé l’autre partie chez mes parents »
Une fois la décision prise, nous avons commencé à vraiment mettre de l’argent de côté. Au final, j’avais un bon travail donc ça n’a pas été compliqué, nous ne nous sommes pas trop privés, et nous avons même réussi à organiser et célébrer notre mariage 9 mois avant notre départ !
Nous avons attendu que Francis termine l’année scolaire (il était animateur socioculturel et professeur de skateboard) pour quitter son travail, et nous sommes partis définitivement en septembre 2014.
Nous avons vendu une bonne partie de nos affaires et laissé l’autre partie dans le garage de mes parents (beaucoup trop quand j’y repense !), au cas où nous aurions eu envie de rentrer au bout d’un an… Nous avons vécu le dernier mois chez mes parents, toujours dans le but d’économiser.
Après la décision de partir, viennent toutes les tâches administratives barbantes mais nécessaires : changement d’adresse (nous avons fait suivre nos courriers chez mes parents), prévenir les impôts (logés à titre gratuit chez mes parents), résilier la sécurité sociale (elle ne peut couvrir que 3 mois maximum à l’étranger), arrêter les éventuels abonnements, et bien sûr, dire au revoir à nos proches…
♥ Lire ou relire l’article d’Angélique Partir en tour du monde, mon expérience et mes conseils
Partir, pour aller où ?
Nous avons quitté la France en septembre 2014 dans le but d’aller nous installer en Nouvelle-Calédonie. Nous en avons profité pour commencer par un road trip de 2 mois en Nouvelle-Zélande avec des amis, après une escale de 4 jours à Singapour.
Nous avons vécu un an et demi en Nouvelle-Calédonie, travaillant sur place pour encore mieux profiter des beautés de ce pays et des ses îles Loyauté, ainsi que de l’île des Pins.
Depuis la Nouvelle-Calédonie nous avons passés 2 semaines de vacances inoubliables au Vanuatu, le pays du sourire, réalisant notre rêve de se retrouver au pied d’un volcan en éruption !
Nous avons quitté la Nouvelle-Calédonie pour de nombreuses raisons, mais surtout car nous approchions dangereusement (!) de l’âge limite pour le working holiday visa.
« Nous avons vécus en van pendant 10 mois et travaillé par-ci par-là »
C’est donc deux mois avant mes 31 ans, fin avril 2016 que nous avons débarqué en Australie pour un an de working holiday.
Nous avons vécus en van pendant 10 mois et travaillé par-ci par-là pour encore mieux visiter : 10 jours à Sydney à l’arrivée, 2 mois de workaway à Perth, un Road trip sur la West Coast de Perth à Darwin, du volontariat avec des kangourous a Kununurra, 4 mois de travail à Darwin pendant la saison des pluies, pour finir à Cairns.
Malheureusement ce visa ne dure qu’un an, et nous étions déjà trop vieux pour en demander un deuxième alors il nous fallait quitter le pays, pour pouvoir y revenir en touriste et continuer de visiter ce pays magnifique. Nous avons donc pris un billet pour Bali (le moins cher depuis l’Australie) pensant y rester 2 mois, mais il nous a fallu prendre un billet de sortie du territoire en urgence pour pouvoir quitter l’Australie (pour une histoire de visa).
Nous sommes donc actuellement en Malaisie sur l’île de Langkawi après avoir passé 2 semaines à Singapour et quelques jours à Kuala Lumpur.
Nous savons que nous retournerons en Australie, notre van est toujours là bas, mais nous ne savons pas quand. Quitte à être en Asie autant en profiter pour visiter, en plus ça nous permet de laisser passer l’hiver australien !
Nous ne faisons jamais de plans, nous laissons faire les opportunités comme ça nous ne sommes jamais déçus !
Un voyage de combien temps ?
Toute la vie ?! C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre car je n’en sais tout simplement rien ! Comme je l’ai dit, le plus souvent nous laissons faire les choses. Nous travaillons par-ci par-là pour pouvoir continuer à voyager.
Nous savons bien que ce mode de vie peut ne durer qu’un temps, mais nous vivons au jour le jour. Nous prévoyons d’avoir des enfants un jour, mais nous savons que ce n’est pas ça qui va nous arrêter de voyager ! Mais même avec un style de vie sédentaire ça n’empêche pas de continuer de voyager, il suffit de le vouloir !x
Voyageuse, touriste, expat ?
C’est rigolo comme question, nous avons justement écrit un article à ce sujet il n’y a pas longtemps.
Je ne considère pas appartenir à une case en particulier. Nous sommes un peu tout à la fois, parfois backpackers, parfois expat, parfois voyageurs et même touristes…
Pourquoi vouloir donner une définition à tout, et mettre les gens dans des cases ? Nous voyageons, découvrons, visitons, rencontrons l’autre, faisons connaissance avec une culture qui n’est pas la nôtre… Nous faisons tout ça à notre rythme et selon l’ambiance du moment !
Et les finances ?
Nous finançons nous-mêmes nos voyages en travaillant et en économisant. Nous avions beaucoup économisé avant de partir en Nouvelle-Zélande et Nouvelle-Calédonie, mais nous nous sommes rendus compte que ça partait très vite… Surtout quand tu t’installe à l’étranger, il faut prendre en compte l’achat d’une voiture et l’installation.
Par la suite, nous avons beaucoup économisé en Nouvelle-Calédonie puis en Australie. Nous économisons également lors de nos voyage en voyageant différemment, nous vivons « à la local », nous faisons du volontariat, du workaway, du couchsurfing. En plus d’être économique, ça nous permet de rencontrer des locaux et de découvrir le pays plus en profondeur, en prenant notre temps.
Un blog de voyage monétisé ?
Ce que nous gagnons ne nous permet pas de vivre, c’est juste de quoi réinvestir dans le blog en espérant qu’un jour il puisse rapporter un peu plus…
C’est un travail énorme, mais nous y prenons beaucoup de plaisir, surtout quand nous avons des retour positifs de nos lecteurs.
« je pense que c’est une mauvaise raison mais tant mieux si ça marche pour certains »
Bien sûr, nous aimerions pouvoir le monétiser et en faire une activité à part entière, mais nous ne voulons pas perdre le plaisir que nous avons à voyager ou à écrire dans un seul but lucratif. Bien trop de nouveaux bloggers apparaissent chaque jour avec l’envie d’en vivre, de faire fortune ou de voyager gratuitement, je pense que c’est une mauvaise raison mais tant mieux si ça marche pour certains !
Nous aimerions également développer notre activité de photographes de voyage ainsi que notre shop en ligne, j’aimerais aussi avoir la possibilité d’écrire plus souvent pour d’autres personnes car j’aime vraiment ça (nous sommes ouverts à toutes propositions !).
Les deux choses les plus surprenantes en voyage
En positif, la gentillesse des gens. C’est bête à dire mais nous ne nous attendions pas à autant de gentillesse, nous ne nous y étions pas vraiment habitués en France… Dans les pays que nous avons traversés, les gens sont généreux, ouverts, et même quand ils semblent ne rien avoir, ils font tout pour t’aider.
En négatif, la bêtise de certains… A l’opposé de la gentillesse de ceux qu’on a rencontrés, on a bien trop souvent vu des voyageurs sans aucun respect pour les habitants ou le pays. Il est trop facile d’arriver dans un pays avec ses gros sabots, penser tout savoir, et ne s’intéresser à rien à part sa petite personne et son petit confort.
De l’art de s’acclimater dans un nouveau pays
S’acclimater dans un pays n’est pas le plus compliqué. Il suffit en général d’être ouvert, de s’intéresser au pays, à sa population et sa culture, et de ne pas arriver en terrain conquis.
En revanche, il est plus difficile de créer des relations quand tu voyages tout le temps. Tu crées beaucoup d’amitiés, certaines plus fortes que d’autres, mais chacun sait que l’autre partira à un moment donné.
« Certains contacts perdurent malgré la distance »
C’est très difficile de se projeter, surtout pour nous qui ne prévoyons rien ! Nous avons rencontré des personnes incroyables depuis que nous voyageons, des locaux, des expatriés ou des voyageurs, tous ont laissés leur marque dans notre histoire. Certains contacts perdurent malgré la distance tandis que d’autres s’éteignent petit à petit.
Petits conseils pour faciliter l’intégration
Comme je l’ai dit, il suffit en général de s’intéresser, d’être ouvert et de faire preuve de respect.
Il est important de se renseigner sur le pays avant d’y aller, connaitre sa population, ses us et coutumes, apprendre quelques mots de la langue locale, s’habiller convenablement en prenant en compte la pudeur et les croyances des locaux.
Respecte les locaux et leur pays, n’arrive pas avec tes gros sabots, ce n’est pas chez toi. Intéresse-toi à leur histoire, leurs traditions, leurs hobbies, leur fonctionnement autour de la famille, des repas, du travail.
Ne prends pas tes expériences précédentes pour acquises, chaque pays est différent. Et le plus important de tous, sois souriant, respectueux et humble. Tout se passe toujours mieux dans la bonne humeur et la bonne entente !
Travailler à l’étranger, easy or not easy?
En Nouvelle-Calédonie, comme c’est un pays d’Outre-Mer, ça a été plus facile pour moi car j’ai pu travailler à l’hôpital. J’ai trouvé en 15 jours mais les contrats étaient de courte durée au début. Malheureusement, il est de plus en plus difficile de travailler en tant qu’infirmière en Nouvelle-Calédonie, même si comme partout quand on le veut vraiment tout arrive à point à qui sait attendre !
Francis, lui, a trouvé du travail en moins d’une semaine en postant une annonce sur le site de petites annonces local. Il a travaillé 5 mois pour un employé puis 2 mois avec un autre pour finalement décider de se mettre à son compte en tant que photographe. Il a aussi créé sa propre entreprise de meubles en palettes. Vu la mentalité de certains patrons en Nouvelle-Calédonie, il valait mieux pour lui être à son compte !
« tu seras en bas de l’échelle comme tout le monde »
Le problème en Nouvelle-Calédonie, c’est que si tu as un diplôme recherché ou des capacités particulières, tout va bien se passer pour toi, si ce n’est pas le cas, tu seras en bas de l’échelle comme tout le monde et les conditions de vie ne sont pas faciles…
En Australie, c’était complètement différent, on avait un working holiday visa, donc la possibilité de travailler légalement. En revanche, mon diplôme n’étant pas reconnu il a fallut trouver autre chose à faire, se faire de nouvelles expériences de travail, exactement ce que j’espérais trouver en Australie.
Nous avons donc tous les deux fait divers boulots : nous avons servi dans un food-truck de patates à Perth, j’ai fait du papy-sitting et j’ai été serveuse dans un restaurant mexicain à Darwin, m’exerçant même au drive, pour finir dans un snack/traiteur à Cairns !
Francis, lui, a fait différents boulots par petites annonces, déménagements, homme à tout faire. Il a aussi beaucoup bossé dans la construction, à Darwin dans une entreprise d’air conditionné, après avoir travaillé en indépendant avec un ami, puis dans une entreprise de construction sur Cairns.
Pas mal d’expérience différentes, mais tu noteras que nous n’avons pas travaillé dans les fermes en Australie. C’était un choix, nous avons voulu éviter ce qui fait que certains backpackers détestent l’Australie : les mauvaises conditions de travail, les patrons qui payent mal ou parfois pas du tout… bref tout le business qui se trame autour du farm work en Australie…
Slow life, végétarisme
J’ai toujours eu une tendance écologique, prenant très à cœur le tri sélectif à la maison quand il a été mis en place. J’étais la copine chiante qui recycle, celle qui essaie de faire des économies, qui prend soins des plantes dans le jardin pour avoir des herbes fraîches pour la cuisine plutôt que d’en acheter.
La première des remise en question a concerné mon mode alimentaire, suite à notre voyage en Nouvelle-Zélande. En mode road trip nous ne mangions pas vraiment comme avant. J’ai commencé à plaisanter sur les animaux en les appelant par les plats dans lesquels on les utilise ou plutôt on les mange. Pardonne ma bêtise mais ça m’a fait me remettre en question… Mon amie s’était alors indignée que je dise des choses comme ça, mais au final moi ce qui m’a indignée c’est l’hypocrisie des gens qui mangent de la viande sans penser à l’animal qui a été tué. Oui, avant d’être un steak le morceau de viande dans ton assiette était une vache…
Arrivés en Nouvelle-Calédonie nous avons mangé dans un fast food bien connu. Ça nous a tout simplement écœuré, nous avons alors pris 2 décisions : devenir végétarien et ne plus jamais aller manger dans ces fast-food !
« Nous avons aussi réalisé que rien n’était fait ou presque pour l’écologie »
Quand nous sommes arrivés en Nouvelle-Calédonie, nous nous sommes aussi rendu compte à quel point la société de consommation rythmait nos vies. C’était d’autant plus choquant chez les locaux qui parfois vivent dans des cases plus que rudimentaires.
Nous avons aussi réalisé que rien n’était fait ou presque pour l’écologie alors que nous vivions dans un endroit paradisiaque qu’il est nécessaire de préserver. Nous nous sommes alors mis à faire du tri sélectif alors que tout le monde nous disait que ça ne servait à rien car le tri n’était pas fait sur le territoire (ce qui est faux).
J’ai ensuite commencé à faire mes propres produits ménagers et hygiéniques, tels que le dentifrice, le déodorant… Nous nous sommes mis à recycler au maximum, à construire un compost sous notre terrasse, terrasse que Francis avait fait lui même en palettes et produits recyclés. Le reste à suivi de lui même petit à petit.
Une vision de couple ?
Francis est végétarien depuis toujours, il s’est malgré tout forcé à manger du poulet pour arriver à s’intégrer dans la société et notamment pour faciliter ses relations sociales (le végétarisme n’était pas très répandu à l’époque…).
Pour ma part je n’ai jamais vraiment été une grande fan de viande, j’ai toujours eu besoin de recuire la viande car le sang me dégoûtait. Quand j’ai rencontré Francis, j’ai tout simplement arrêté de me forcer. Mis à part chez mes parents, je ne mangeais plus de viande (même pas au restaurant car elle n’était jamais assez cuite !). Je n’achetais pas non plus de poisson car l’odeur dégoûtait Francis ! C’est donc tout doucement et très simplement que j’ai tout arrêté et que Francis à cessé de se contraindre !
En parallèle bien sûr nous nous sommes profondément intéressés à ce concept : la cause animale, tous les dérivés, l’importance de l’alimentation… il y aurait trop à dire !
Peut-on facilement allier végétarisme et voyage ?
Ça dépend vraiment des pays. En Nouvelle-Calédonie, c’était parfois un peu dur car ce sont de gros viandards. En revanche, on nous avait dit que ce serait très mal vu en tribu de refuser un plat parce qu’il y avait de la viande, ou qu’il serait super compliqué pour nous de manger, en réalité ça a été tout l’inverse. Déjà parce qu’à part lorsqu’ils font un bougna (plat traditionnel), ils cuisent la viande et les légumes séparément, et puis parce qu’ils ont toujours été super curieux dès qu’on disait qu’on ne mangeait pas de viande, allant même jusqu’à nous faire un plat rien que pour nous faire plaisir. Ça nous a fait nous rendre compte qu’ils ne fallait pas tenir compte des préjugés !
En Australie c’est très facile d’être végétarien, même végane, tout comme en France où ça se démocratise énormément et où les enseignes commerciales et les restaurants ont saisis l’opportunité du moment !
« Les Asiatiques mangent énormément de viande et de poisson »
En revanche, en Asie c’est déjà plus compliqué (à part à Bali qui est un pays à part, voguant sur les modes pour en faire un business…). Les Asiatiques mangent énormément de viande et de poisson. En Indonésie, nous avons pu trouver des plats à base de tofu et de tempeh mais pas partout.
Les plats asiatiques sont souvent cuisinés à base de sauces de poissons ou d’oeuf et ils ont du mal à faire des plats spécifiques qui sortent du menu. Ils ont tout ce qu’il faut pour faire des pâtes ou du riz végétarien, mais comme ce n’est pas dans le menu, ils ne peuvent pas te le faire. Ça nous est arrivé plein de fois notamment à Singapour dans les food courts ! (T’as des crêpes, t’as du sucre, tu peux faire une crêpe au sucre ! Ahah ! Écris pas ça c’est juste un délire souvenir des bronzés font du ski !!!)
Cela fait un moment que j’ai envie de devenir végane, mais pour cela il faudrait avoir un rythme de vie qui me le permet. Être végétarienne est déjà compliqué parfois, la plupart du temps, la seule option est à base de fromage.
Dans la valise d’une globetrotteuse…
Ah la question de la valise ! Nous n’avons pas la même actuellement que quand nous sommes partis. La première fois, nous partions pour nous installer en Nouvelle-Calédonie donc nous avions un sac à dos d’à peu près 18 kilos chacun, auxquels il faut rajouter un sac photo chacun d’environ 8 kilos.
Comme je me suis cassé une épaule en Nouvelle-Calédonie, je ne peux plus porter de sac sur le dos. Pour ce voyage en Asie, nous avons donc décidé de prendre une valise à roulettes pour deux. Elle contient beaucoup trop de choses à mon goût, même si au final nous n’avons que 20 kilos pour deux.
Nous avons pris beaucoup de choses dont nous ne nous servons pas, par exemple deux duvets, des sacs à viande, un hamac et sa moustiquaire. Mais on ne sait jamais.
Niveau fringues, nous n’avons pas grand chose chacun. Pour ma part, j’ai : 2 shorts, 1 jean, 2 pantalons légers, 1 pull, 1 veste, 1 foulard, 1 tenue de sport et 4 ou 5 T-shirts. Pour les sous-vêtements : 2 soutifs, 5 culottes, 2 paires de chaussettes et 2 maillots de bain.
« Je suis adepte du no poo depuis plus d’un an »
Notre trousse trousse de toilette est minimaliste : 2 brosses à dent en bambou compostables, 1 brosse à cheveux, du bicarbonate de sodium, des huiles essentielles, de l’huile végétale, un pain de savon, quelques médicaments, une éponge de Konjac, des carré de tissu réutilisables (pour remplacer le coton) et une serviette de toilette microfibre.
Je suis adepte du no poo depuis plus d’un an, ça simplifie aussi les choses. J’ai aussi 2 ponchos pour la pluie et un gobelet réutilisable pour le café en plus d’une gourde pour éviter les bouteilles en plastique.
Comment se détacher des choses matérielles ?
Notre vie en van pendant un an en Australie nous a bien aidés pour ça. Nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas besoin de grand-chose pour être heureux au quotidien.
Il suffit d’être organisé, de reconnaître et identifier ses besoins, de faire le tri et d’y aller progressivement.
« si le mois suivant il n’a toujours pas servi, tu peux alors t’en débarrasser »
Commence par mettre de côté ce dont tu te sers tous les jours et d’un autre les « au cas où ». Si dans le mois qui arrive le « au cas où » n’a jamais servi, c’est que tu n’en as en réalité pas besoin ! Dans ce cas, mets-le dans les « non nécessaires » et si le mois suivant il n’a toujours pas servi, tu peux alors t’en débarrasser.
Bien sûr, il faut prendre en compte les saisons et comme je l’ai dit, y aller progressivement pour ne pas se sentir frustré et le regretter.
Quand on décide de se lancer dans ce ménage de printemps, c’est parce qu’on en ressent le besoin. On se rend vite compte à quel point notre vie est plus simple après ça ! Moins de matériel égale moins de soucis !
Conseils pour combiner voyage et écologie
Nous essayons au maximum de voyager responsable, c’est à dire que nous continuons d’appliquer en voyage tout ce que nous faisons au quotidien, tout en respectant le pays dans lequel nous nous trouvons. J’ai écrit un article dernièrement sur le tourisme responsable à Bali qui peut vraiment s’appliquer à n’importe quel pays.
- Nous avons toujours avec nous notre gourde pour éviter les bouteilles d’eau, que nous remplissons aux fontaines d’eau potable.
- Nous privilégions les repas sur place plutôt qu’à emporter pour éviter les déchets.
- Nous mangeons local plutôt que dans les grandes chaînes qui produisent énormément de déchets.
- De même, nous préférons prendre un café en terrasse plutôt qu’à emporter, et si besoin j’ai mon gobelet réutilisable. Ah et surtout (quand nous y pensons), nous refusons les pailles, c’est un vrai calvaire en Asie !
- Nous refusons systématiquement les sacs en plastique, ayant toujours un sac en coton avec nous (le sac plastique est automatique dans certains pays, ils n’ont pas de notion d’écologie et ne se rendent pas compte des dégâts écologiques causés par le plastique, surtout que sans gestion des déchets ce plastique est alors brûlé avec les autres déchets ménagers…).
- Nous refusons aussi les prospectus préférant prendre une photo avec notre téléphone quand nous avons besoin d’une information.
- Si le tri existe, nous le mettons en application au maximum.
- Quand nous nous baladons dans la nature, nous ramassons les déchets pour les jeter à la poubelle (sauf quand c’est une poubelle à ciel ouvert comme à Bali !)
Facile d’être un touriste responsable ?
Bien sûr ! Il s’agit de bon sens je pense. Ne fais pas ailleurs ce que tu ne ferais pas chez toi ou que tu ne voudrais pas que les autres fassent chez toi…
Il suffit de le vouloir et les efforts se feront tout seuls. Il ne faut pas se décourager dès le premier échec et ne pas oublier de prendre en compte le pays et sa compréhension.
Tout le monde n’a pas accès à la même éducation, être un touriste responsable ne veut pas dire oublier tout ce que l’on sait au niveau écologique, parce que le pays ne l’applique pas (comme jeter ses déchets par terre). Cela semble compliqué mais une fois qu’on prend des habitudes cela vient tout seul, petit à petit.
La règle à mettre en place pour limiter son impact en voyage
« Seule doit rester l’empreinte de tes pas »
Des pays visités inspirants en terme d’écologie ?
La Nouvelle-Calédonie commence tout juste à prendre conscience de l’importance de l’écologie globale du territoire et non pas seulement pour ses fonds marins.
De même, l’Australie qui est un pays très respectueux pour son environnement, sa flore et sa faune, est aussi un pays ultra consommateur et donc générateur d’énormément de déchets et de pollution.
Nous n’avons pas vécu en Nouvelle-Zélande mais le peu que nous ayons vu nous a semblé bien plus pertinent au niveau écologique. Une gestion des déchets plus assumée, des toilettes sèches en pleine nature, des panneaux solaires quasiment partout ainsi que la récupération des eaux de pluies. C’est dans ce pays que nous avons vu le plus de maisons autonomes, produisant leur propre énergie et recyclant leurs propres déchets.
En voyageant, nous réalisons que la France n’est finalement pas si mal placée en terme d’écologie. Depuis l’étranger, nous voyons d’un œil extérieur toutes les nouveautés, les améliorations et les mouvements en cours en France. Bien sur, il y a encore énormément d’efforts à fournir et il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, mais il faut aussi savoir être patient.
L’urgence environnementale est là on est d’accord, mais s’il y a une chose que j’ai apprise dans mon processus de vie, c’est que forcer la main ne sert à rien. Nous ne prenons pas tous conscience des choses à la même vitesse, la prise de conscience passe par l’information et la discussion et non pas par la force.
Focus sur le changement climatique
Je pense que le changement climatique se ressent partout dans le monde. Cela passe énormément par le réchauffement de l’eau, qui est d’autant plus perceptible quand on vit sur une île les pieds dans l’eau toute l’année.
Nous nous sommes bien rendu compte aussi du décalage des saisons et des températures extrêmes dans un sens ou dans l’autre. Nous sommes allés en Nouvelle-Zélande au printemps 2014. Nous avions eu des températures glaciales, à priori l’hiver le plus froid que la Nouvelle-Zélande aie connu depuis plus de 40 ans !
En Nouvelle-Calédonie, nous avons connu des cyclones alors que la saison aurait dû être terminée… Il y en a d’ailleurs de plus en plus à cause de l’eau de la mer qui est de plus en plus chaude.
En Australie, les saisons sèches sont de plus en plus sèches et les saisons humides de plus en plus courtes mais violentes. Les derniers cyclones qui sont passés entre le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande cette année prouvent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas…
Et la vie dans 10 ans ?
Haha ! 10 ans, tu vois loin je ne sais même pas où je serai demain ! Si je ne suis pas retournée travailler à l’hôpital de Bordeaux, c’est que j’ai dû démissionner pour pouvoir continuer de voyager.
Je me vois bien expatriée dans un des pays qui nous auront conquis avec 2 ou 3 enfants (punaise va falloir s’y mettre !) profitant de chaque moment de libre pour continuer notre découverte du monde. Je nous vois à notre compte, à écrire et prendre des photos. J’aimerais bien avoir mon propre studio et pourquoi pas avoir une maison d’hôtes pour pouvoir accueillir pleins de voyageurs du monde entier !
Beaucoup de rêves, beaucoup de projets mais aucun plan, donc aucun regret.
Le plus important : es-tu heureuse ?
Oui je suis heureuse !
Ce qui pourrait manquer à mon bonheur ? Voir mes proches, ma famille et mes amis plus souvent. Qu’ils viennent nous rendre visite de temps en temps ou qu’ils appellent plus souvent.
Et que les journées durent plus longtemps car je n’ai jamais le temps de faire tout ce dont j’ai envie !
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Tout plaquer pour voyager, partir vivre vos rêves, ça vous dirait ?
Je sais que personnellement je n’ai pas l’âme d’une aventurière, du moins pas toute seule ça c’est une certitude, après si j’aurai un compagnon qui lui le serait, peut être que je partirai beaucoup plus facilement ça c’est sur mais bon ce n’est pas le cas, et je doute trouver ce genre de personne mais bon ^^
Je vais déjà essayer de m’aventurer un peu plus dans des endroits où j’ai envie d’aller même si parfois ça reste en France, tant que ça me plait ça sera le principal !!!
Si ton rêve n’est pas de voyager ne te force pas. Ca peut être de changer de boulot, de monter un projet, l’important c’est de te lancer, peu importe le rêve !
Je n’avais pas non plus l’âme d’une aventurière (toujours pas d’ailleurs !) mais j’ai effectivement rencontré celui qui m’a aidé à dépasser mes craintes pour suivre mes rêves et mes envies. Ne te force pas, le principal reste de te faire plaisir ! :)
Merci de nous partager ce témoignage !
Un article très long mais tellement intéressant.
Je serai ravie d’en lire d’autres en tous as :)
Hihi oui, désolée j’ai tendance à être bavarde parfois ;)
Cet article est tellement inspirant ! Cette vie et ce courage font envie… D’un côté je me dis que je suis jeune, que j’ai le temps de vivre des choses et qu’il me faut avant tout un bagage solide avant de tout plaquer et puis d’un autre côté je crois que la vie passe si vite et que l’on se pose beaucoup trop de barrières…
En tout cas merci pour ce beau témoignage,
A bientôt,
Pêche,
http://www.pecheneglantine.wordpress.com
Merci Pêche, pour le coup si tu as des rêves, ne te fie pas à ton âge pour ça, la vie nous réserve parfois des surprises, autant les vivres tant qu’on le peut. Avoir un bagage solide ne change rien, mis à part d’avoir le plaisir de tout plaquer !! ;)
Là tout de suite, j’ai vraiment envie de faire mes bagages et de tailler la route ;) Un grand merci pour cet article très complet. Et qui sait, peut-être que lorsque ma fille sera plus grande, je réaliserais mon rêve moi aussi :)
Oups ! Désolée pour l’envie soudaine de faire tes bagages ! ;) j’espère que ce jour viendra où tu pourra réaliser ton rêve.
Merci pour ce témoignage très complet ! C’est très inspirant. Je me suis complètement retrouvée dans ces mots. J’ai eu l’impression de lire mon parcours qui est très similaire. :) J’ai tout plaqué, vendu l’année dernière pour partir voyager et je me vois difficilement arrêter de si tôt maintenant !
C’est super également d’avoir consacré une grosse partie de l’interview à l’écologie. C’est quelque chose de très important et on est particulièrement confronté aux problèmes (et aux avancées) en voyage.
Merci Enora.
En effet, l’écologie fait partie intégrante de nos voyages et des décisions qu’on prend tous les jours. C’est à nous voyageurs de faire attention aux marques que nous laissons si nous ne voulons pas que la terre se transforme en poubelle dénaturée par nos actions…
Bonjour,
Serait-il possible de savoir Combien vous aviez économisé avant de partir ?
Vous dites avoir économisé bcp et que c’est parti très vite. J’aurai aimé Un chiffre pour avoir une idée plus précise :).
Merci d’avance pour votre réponse.
Julie
Hello Julie,
On avait économisé environ 10 000€ pour deux, mais ce sont les deux mois en Nouvelle-Zélande avec nos amis qui nous ont mis à sec…Nous n’avons pas pu voyager comme nous le voulions devant céder aux envies de tous…
Tout dépend de ton projet. Je suis en train d’écrire un guide complet sur les façons de bien économiser avant de partir en voyage si ça peut t’intéresser.
Encore un article très intéressant et qui emmène voyager… ! Merci beaucoup. Ton blog regorge tellement d’articles plus intéressants les uns que les autres, j’adore !
Voyager en étant libre comme ça, en van ,en faisant du bénévolat, en travaillant etc est un rêve que j’ai depuis déjà… au moins 9 ans. Sans vraiment penser que ce soit vraiment » réalisable « .
Parfois ça se concrétise un peu plus dans ma tête, surtout au cours de cette dernière année, parfois ça repart un peu plus loin comme un petit nuage qui reste volant dans un coin de ma tête, qui est plus ou moins transparents ou opaque selon les périodes…
Ce qui me fait le plus peur, ce qui sera le plus dur, ça sera de tout quitter !
Ben oui, pas facile de tout plaquer quand 90% de ta famille rêverait d’avoir ton job, planqué dans une banque ! (qui te permet accessoirement d’avoir un week-end de trois jour une semaine sur deux, d’avoir 7 semaines de vacances au lieu des 5 habituelles, d’avoir un CE dingue et des horaires variables -bien pratique !- d’avoir de belles primes conséquentes chaque année… etc).
Pour l’instant, je me dis qu’il faut que je mette encore de l’argent de côté, que je profite de ce boulot et surtout de ses avantages pendant encore idéalement deux ans…
Dans cette entreprise, il est prévu également un droit de poser un congé sabbatique à partir de 5 ans d’ancienneté. Je n’en suis qu’à 2 ans et demi, mais ça peut peut-être valoir le coup de profiter de cela aussi, pour un départ en douceur.
En tout cas, lire les expériences diverses et variées de plein de voyageurs est toujours enrichissant !