La face cachée des parfums de luxe

“Une femme sans parfum est une femme sans avenir.” Coco Chanel

C’est bien beau Coco, peut-être qu’à ton époque le parfum était encore une substance chic et inoffensive mais de nos jours la parfumerie est un secteur où luxe et chimie ne font plus qu’un.

En période de fêtes nous en offrons à nos proches et recevons à notre tour ces flacons d’élixirs précieux, symboles de raffinement et de glamour. Nous portons leur fragrance toute l’année. Nous nous aspergeons le matin, pulvérisant nos vêtements ou directement notre peau, pour nous sentir valorisés. Nous en remettons peut-être dans la journée ou le soir avant de sortir.

Pour faire honneur à la coutume, à la culture française, nous respirons notre parfum tous les jours pendant des heures. Des notes florales, poudrées, musquées, fruitées qui semblent provenir d’ingrédients naturels.  Mais que savons-nous vraiment de sa composition ?

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Le parfum est utilisé depuis des millénaires. À l’époque, les civilisations antiques (grecque, égyptienne) réservent les matières premières brutes des parfums (fleurs, plantes aromatiques et résines) au culte des Dieux. La reine Cléopâtre l’utilise également pour ses bains : le parfum se retrouve alors associé à la beauté féminine.

Durant la Renaissance les fragrances se développent considérablement : elles sont très fortes et capiteuses pour pouvoir camoufler les odeurs corporelles… Le Roi Soleil fait même parfumer les fontaines des Jardins de Versailles ! La France se lance dans le commerce et la production de parfum, la ville de Grasse cultivant des espèces de fleurs odorantes très recherchées. Au 19ème siècle l’arrivée de la chimie moderne révolutionne la parfumerie qui se met à fabriquer des molécules de synthèse.

 

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Les extraits purs ont été remplacés par des substances chimiques de synthèse fabriquées par l’humain et souvent issues de la pétrochimie : phtalates, muscs synthétiques, éthoxylates d’alkylphénol… Le but étant de reproduire des phénomènes naturels ou de créer quelque chose d’inexistant dans la nature. Le revers de la médaille c’est qu’ils ne sont pas ou peu biodégradables, ils engendrent donc de la pollution. Ces substances se stockent également dans les tissus humains, pénètrent notre corps, nos cellules et leur accumulation provoquent des dérèglements ayant des conséquences sur notre santé.

Les phtalates sont utilisés pour faire tenir le parfum plusieurs heures. Or, une fois introduite dans le corps, cette substance chimique est rapidement transformée en une molécule suspectée d’endommager l’ADN des spermatozoïdes et limiter les capacités pulmonaires de l’homme. On craint que toutes les substances chimiques utilisées en parfumerie engendrent des malformations génitales, une baisse de fertilité, des cancers, de l’obésité, des allergies… La glande hormonale la plus exposée à la pratique du parfumage est la thyroïde qui se trouve dans la gorge, au centre de fameux triangle olfactif, entre la pointe du nez et les deux épaules. Il est toutefois difficile d’avoir des résultats précis à ce sujet car les composants utilisés sont très nombreux (plusieurs centaines), ce qui rend l’étude de leurs effets très complexe. Évidemment la création d’un parfum chimique entraîne les tests sur les animaux.

Les laborantins qui créent et analysent nos parfums sont rigoureusement protégés : toutes les substances qu’ils manipulent sont classées toxiques, ils portent donc des masques et des gants, et les flacons vides sont recyclés avec les emballages toxiques. Si ces substances sont dangereuses pour la santé des parfumeurs, pourquoi ne l’est-elle par pour le consommateur ? Une femme enceinte qui se parfume transfère les molécules nocives à son bébé qui naît avec un organisme déjà imbibé de substances chimiques. Il grandira dans les bras de ses parents, le nez dans leur cou, ses petits poumons tous neufs se remplissant de leurs parfums…

Il faut savoir que pour des raisons de secrets de fabrication la liste INCI de la composition d’un parfum n’est pas obligatoire. Même en scrutant les étiquettes on ne peut pas savoir ce qu’ils contiennent vraiment, ce qui n’incite pas les industriels à être transparents et à améliorer leur formule. Malheureusement le prix n’est pas non plus un critère de qualité, ce qui est vraiment paradoxal. Un prix élevé pourrait très bien s’expliquer par un approvisionnement en fleurs et plantes rares provenant de régions reculées du monde, mais lorsque tous les composants sont fabriqués à la chaîne dans une usine, où est le luxe et la rareté ? C’est de la manipulation marketing dans toute sa splendeur.

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1/Se tourner vers un parfum labellisé bio est le premier gage d’un produit respectueux de l’environnement et de la santé. Ces produits respectent une charte restrictive et ne peuvent pas contenir de phtalates tels que cités, pas de muscs synthétiques nitrés non plus.

✿ Exemples de marques de parfums bio et/ou sans chimie :

2/ On peut également créer son parfum et pour le coup connaître exactement sa composition ;-) : Recettes par AROMA-ZONE

 

✿ Dans tous les cas, il est préférable de parfumer nos vêtements plutôt que notre peau ou nos cheveux et de s’abstenir d’en porter pendant la grossesse.

 

Sources : Parfums et senteurs • Paroles Vivantes • L’essentiel de Julien  • Enquête Greenpeace 2005 : un parfum de scandale

 

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Alors, se pschitter au pétrole, vous en pensez quoi ?

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